Joan Miró

Le peintre, sculpteur, graveur et céramiste Joan Miró, né à Barcelone en 1893, est l’un des artistes espagnols les plus importants de tous les temps. Il est considéré comme le plus fervent représentant du surréalisme. La vie de Miró est celle d’un garçon destiné à devenir comptable, qui suite à une dépression nerveuse, change de vie en entrant à l’Académie des Beaux-arts dirigée par Francisco Galí. C’est la vie d’un homme qui s’est toujours trouvé au mauvais endroit au mauvais moment, dans une Europe bouleversée par les fascismes. C’est la vie d’un artiste éclectique qui a utilisé tous les moyens pour raconter son monde.

En 1920 Miró s’installe à Paris où il rencontre Picasso, Max Jacob et fréquente le cercle Dada de Tristan Tzara. En 1932 il est de retour à Barcelone, mais très brièvement car il doit s’enfuir à Paris lorsque la guerre civile espagnole éclate. En 1940, cependant, quand la capitale française est envahie par les troupes nazies, Miró est contraint de fuir à nouveau. Il retourne alors en Espagne pour vivre dans les endroits qu’il aime le plus, la campagne catalane et l’île de Majorque où il meurt en 1983.

Miró est un artiste éclectique et expérimentateur pour lui tout matériel a la dignité pour devenir une œuvre d’art. Il exprime sa créativité non seulement en peinture, mais aussi avec des collages, des sculptures, des monuments, des lithographies, des céramiques, des décors, des tapisseries, etc. Ses œuvres ne sont pas seulement des images, mais des sensations, des émotions immédiates et des suggestions. Elles conservent un aspect onirique et hallucinatoire grâce à l’utilisation de couleurs fortes et audacieuses comme le jaune, le noir, le rouge ou le bleu. La réalité pour Joan Miró est un point de départ, jamais d’arrivée. Dans ses œuvres, on retrouve toute l’énergie de la Méditerranée, vue à travers les yeux d’« un innocent avec un sourire sur les lèvres qui se promène dans le jardin de ses rêves » comme l’a écrit Jacques Prévert à son sujet.